L’art baroque est réputé évoquer l’émotion et la passion, il s’oppose à la rationalité et au calme qui se dégage de la peinture de la Renaissance. Dans notre société normative qui fait l’apologie de la conformité le baroque de Claire & Philippe Ordioni sublime l’a-normal. Ces beautés différentes qu’ils mettent en scène renvoient les spectateurs à leur propre étrangeté. Ils ne cherchent pas à faire une galerie de monstres, mais au contraire, ils nous conduisent dans un univers où les gens possèdent grâces et fragilités différentes. Si certains personnages sont grimés d’une manière grotesque ils ne nous en sont que plus sympathiques et attachants, contrairement aux mondes de Joel Peter Witkin, de Tod Browning (Freaks) ou de David Lynch (Elephant man) qui jouent sur le spectaculaire et le sensationnel. Aujourd’hui, Claire est Philipe et Philippe est Claire, et ils sont interchangeables au point de passer indifféremment devant où derrière l’objectif. Comme Bernd et Hilla Becher, Pierre et Gilles, Gilbert et Georges, Anne et Patrick Poirier... ils sont devenus un seul et même artiste. Christian Ramade
Claire et Philippe Ordioni (photographies),
Bernard Muntaner et Louis Blanc (textes)
Claire et Philippe Ordioni (photographies),
Bernard Muntaner et Christian Ramade (textes)
Claire et Philippe Ordioni (photographies),
Bernard Muntaner et Jean-Claude Dreyfus (textes)